| Alors que le compte à rebours de la COP était lancé, nous avons signé un protocole d’intention avec l’Agence spatiale européenne (ESA). C’était la première fois que la Convention formalisait un accord avec une agence spatiale : le moment était particulièrement opportun puisque le Secrétariat aidait les Parties contractantes à préparer leurs inventaires nationaux des zones humides, qui pourraient être enrichis par les observations de la Terre.  Les discussions au sein de notre organe directeur – le Comité permanent – se sont accélérées au sujet de l’augmentation du budget du Secrétariat. Ce dernier n’avait pas connu de hausse budgétaire depuis 15 ans, alors même que les demandes à l’égard de nos travaux ne cessaient de croître.  En juillet 2025, pour la COP15, le monde s’est réuni au bord d’une zone humide d’importance internationale, site du patrimoine mondial de l’UNESCO et Ville des Zones Humides : les chutes Victoria. Ce fut un événement mémorable qui a rassemblé plus de 1 300 participants, en présentiel aussi bien qu’en ligne. La session a été officiellement inaugurée par Son Excellence le Président Emerson Mnangagwa, aux côtés de deux autres chefs d’État et de responsables d’AME, d’entités des Nations Unies et de partenaires.  La COP15 a notamment adopté le cinquième Plan stratégique (2025-2034), approuvé une augmentation budgétaire historique de 4,1 % pour le Secrétariat, et mis à l’honneur les premières Villes des Zones Humides d’Amérique latine (Valdivia, au Chili, et Trelew, en Argentine) et du Danube (Novi Sad, en Serbie). Ces trois années m’ont permis de tirer des enseignements en matière de résilience, d’inclusivité et de planification à long terme.  À l’aube de mon second mandat, les enjeux sont considérables, alors même que le multilatéralisme reste fragile. Tournée vers le futur, posant les fondations pour préparer l’avenir, j’ai identifié trois priorités. Les Perspectives mondiales des zones humides 2025 ont ouvert la voie à des discussions sur le financement des zones humides. Celles-ci ne représentent pas un coût, mais sont une véritable infrastructure naturelle qui absorbe les inondations, purifie l’eau, piège le carbone et fournit d’autres services écosystémiques d’une valeur de plusieurs milliers de milliards. Nous devons débloquer de nouvelles sources de financement : c’est pourquoi nous sommes en discussion avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et d’autres mécanismes de financement.  Deuxièmement, tous les rapports nationaux et les informations recueillies via le SISR indiquent que les données et la technologie sont importantes. Nous ne pouvons pas protéger ce que nous ne pouvons pas mesurer, et il est primordial d’investir dans les inventaires nationaux des zones humides. La Convention a l’opportunité d’être à l’avant-garde de la science et de la technologie des zones humides, à un moment où nous devons renforcer le suivi, la transparence et l’efficacité. La technologie peut également optimiser notre manière d’aborder les menaces émergentes et d’y répondre.  Troisièmement, il est essentiel d’intégrer les zones humides dans la planification économique nationale. Le capital naturel doit faire partie intégrante de la planification et de l’innovation – et notre approche doit rester centrée sur les populations, y compris sur les peuples autochtones et les communautés locales. À ce stade, la Convention doit passer des engagements à l’action. La COP15 a bien illustré toute l’importance et la nécessité du multilatéralisme en ces temps complexes. Les zones humides nous rappellent également que la nature ne connaît pas de frontières.  Alors que nous préparons la Journée mondiale des zones humides 2026, mon souhait est que cette journée et cette année deviennent un véritable appel à l’action – non seulement pour les communautés, mais aussi pour les entreprises, les écoles, les citoyens et les dirigeants. Je nous imagine raconter nos histoires collectives à travers des films, des œuvres d’art et des campagnes numériques, afin de montrer que les zones humides sont bien les superhéros de la nature.  Je vous remercie pour la confiance que vous nous avez accordée, à moi-même ainsi qu’à l’équipe du Secrétariat, pour les trois prochaines années à venir. Nous ancrerons notre ambition dans le pragmatisme et comptons sur votre soutien et vos commentaires sur la manière de mieux servir les Parties contractantes.  Je continue d’embrasser l’esprit d’Ubuntu, sachant au plus profond de moi-même que « je suis, parce que NOUS SOMMES ».  En vous remerciant, Dr Musonda MumbaSecrétaire générale
 Convention sur les zones humides |